Isolation de la toiture : les bonnes questions à se poser avant les travaux
Mal isolée, une toiture peut représenter jusqu’à 30 % des pertes thermiques d’un logement. On comprend pourquoi les travaux d’isolation de toiture sont au cœur des projets de rénovation énergétique… et suscitent de nombreuses interrogations. Quelle technique adopter ? Quel isolant retenir ? Comment être sûr que l’entrepreneur est digne de confiance ? Est-il possible de bénéficier d’aides ? Autant de questions auxquelles nous apportons une réponse.
Avant de penser aux travaux d'isolation
Vous souhaitez faire baisser votre facture de chauffage et avez pour projet d’isoler votre toiture ? Ne négligez pas deux étapes préalables : le diagnostic thermique et un examen rigoureux de l’état de la charpente
Réaliser un diagnostic thermique
Le diagnostic thermique permet d’identifier les sources de déperdition énergétique de votre logement et les zones à prioriser dans les travaux d’isolation. Il est réalisé par un professionnel qui détaille les faiblesses du bâti et préconise les travaux à réaliser.
Vérifier l’état de la charpente et de la couverture
Démarrer des travaux d’isolation alors que la toiture est affaiblie ou endommagée est à proscrire. C’est pourquoi il est vivement recommandé de contrôler rigoureusement l’état de la charpente. Celle-ci peut en effet être :
- Abîmée par le temps, surtout lorsqu’elle est en bois. Ce matériau vivant a en effet tendance à « travailler » au fil des années, ce qui peut provoquer des déformations, des affaissements, voire même un effondrement.
- Infestée par les insectes xylophages, comme les termites ou les capricornes. On les détecte par les petits trous visibles dans le bois et les amas de sciure au sol. Un traitement curatif adapté vous permettra d’en venir à bout.
- Attaquée par l’humidité et les moisissures qui en découlent. C’est un problème récurrent dans les combles peu ou mal ventilés.
Il est également recommandé de vérifier l’état de la couverture, et en particulier le faîtage et la bonne fixation des tuiles.
Comment isoler ma toiture ou ma sous-toiture ?
Etat de la toiture, configuration de la sous-toiture, lourdeur des travaux envisagés : le choix de la technique d’isolation dépend de plusieurs paramètres.
La toiture est à refaire ? Profitez-en pour l’isoler par l’extérieur !
Refaire sa toiture peut être l’occasion de l’isoler par l’extérieur (ITE). C’est une technique certes assez coûteuse et lourde à mettre en œuvre, mais qui offre l’avantage de s’adapter à toutes les configurations et de ne pas empiéter sur l’espace de vie. L’ITE peut s’entreprendre de deux manières différentes :
- Le sarking ou la pose d’isolant sur toute la surface de la toiture en contact avec le comble.
- La pose de panneaux autoportants isolants, qui jouent également le rôle de support de couverture. Ils peuvent prendre la forme de caissons chevronnés qui remplacent les chevrons traditionnels ou de panneaux sandwich fixés sur les pannes de la toiture.
Isoler sa sous-toiture
Votre toiture n’a pas besoin d’une réfection complète et vous souhaitez l’isoler sans entreprendre de gros travaux ? L'isolation sous toiture par l’intérieur est faite pour vous. Les solutions disponibles dépendent de la configuration de l’espace sous toiture :
- Si les combles sont aménageables, le procédé le plus courant est l’isolation des rampants de la toiture. Le matériau isolant (en panneau ou en rouleau) est fixé directement entre les chevrons.
- Si les combles ne sont pas aménageables, le soufflage et l’épandage de l’isolant (laine minérale ou ouate de cellulose, par exemple) directement sur le plancher des combles est régulièrement pratiqué. Il est également possible de poser un isolant souple à dérouler, une laine minérale le plus souvent.
Faites le point sur les techniques d'isolation des combles perdus avec nos guides de pose :
- Mise en oeuvre d'un isolant à souffler ou à épandre.
- Mise en oeuvre d'un isolant à dérouler.
Quel est le meilleur isolant pour ma toiture ?
Isolants d’origine minérale (laine de verre, laine de roche), synthétique (polyuréthane, polystyrène expansé ou extrudé), naturelle ou biosourcé (laine de bois, laine végétale …), présentés sous forme de panneaux ou de rouleaux… La gamme est vaste et il n’existe pas de matériau préférable à un autre pour isoler sa toiture. On choisit son isolant en fonction de sa performance qui s’apprécie à travers deux indicateurs :
• le coefficient R qui mesure la résistance thermique du matériau, c’est-à-dire sa capacité à empêcher la chaleur de le traverser. Exprimé en m2.K/W, plus il est élevé, plus le matériau est performant.
• le coefficient de conductivité thermique ou lambda . Il caractérise le comportement du matériau lors du transfert de chaleur d’un milieu à un autre. Plus il est faible, plus le matériau est isolant.
Pour vous aider à y voir plus clair, voici un tableau récapitulatif des différents isolants avec leur conductivité thermique.
Isolant | Origine | Coefficient λ moyen |
Laine de verre | minérale | 0.030 - 0.40 |
Laine de roche | minérale | 0.033 - 0.042 |
Polystyrène expansé | synthétique | 0.030 - 0.038 |
Laine de chanvre | végétale | 0.38 - 0.046 |
Laine de bois | végétale | 0.040 - 0.050 |
Quelle épaisseur d'isolant retenir ?
On détermine l’épaisseur de la couche d’isolant en fonction de la performance thermique souhaitée. Celle-ci est encadrée par la réglementation qui distingue l’habitat existant des constructions neuves.
Un mot sur la réglementation thermique
Les travaux de rénovation thermique du logement doivent respecter les obligations de la RT Existant. Cette réglementation concerne les bâtiments résidentiels et tertiaires déjà existants et impose des seuils de performance énergétique. La RT2012 (qui sera remplacée dès le 1er janvier 2021 par la RT2020) s’applique quant à elle aux constructions neuves.
Concernant la rénovation des combles, les seuils à retenir sont les suivants :
Élément à rénover | RT Existant : valeur R par élément (en m2.K/W) | RT2012 : valeur R par élément (en m2.K/W) | RT2020 : valeur R par élément (en m2.K/W) |
Combles perdus |
R ≥ 4,5 |
R ≥ 8 | R ≥ 10 |
Combles aménagés | R ≥ 4,0 | R ≥ 8 | R ≥ 10 |
Comment déterminer l’épaisseur nécessaire d’isolant ?
L’épaisseur d’isolant qu’il vous faudra installer dépend de la performance thermique attendue. Elle se calcule multipliant la valeur du R souhaitée par le coefficient lambda.
Prenons un exemple concret. Vous avez décidé de gagner des mètres carrés en aménageant vos combles, que vous allez isoler par la même occasion. Votre projet est encadré par la RT existant et la résistance thermique du matériau isolant devra être au moins égale à 4 m2.K/W. Voici quelques exemples d’épaisseurs requises en fonction des isolants :
• Laines minérales (roche ou verre) : épaisseur minimum d’environ 14 cm, pour une laine de lambda 0.035.
• Panneaux de Polyuréthane : épaisseur minimum d’approximativement 10 cm, pour un panneau de lambda 0.025.
• Panneau de fibres de bois : épaisseur minimum d’approximativement 15.5 cm pour un panneau de lambda 0.038.
Info: pour réduire la couche d’isolant sous votre toiture, pensez aux isolants mines qui comme leur nom l’indique sont d’épaisseur réduite (à partir de 5 mm) : très pratiques dans les endroits difficiles d’accès comme les combles. Il est préférable de les utiliser en complément des isolants thermiques traditionnels.